Les démons dans ma tête d'adolescente
Dans le fond, ça, je l'ai
toujours su.
Je n'ai pas seulement menti
aux autres, hélas, je me suis souvent menti à moi-même. Car je ne m'aimais pas.
J'riais des autres sur Facebook parce que j'voulais pas qu'on voit à quel point
j'étais remplie d'insécurités. D'l'intimidation, j'en ai vécu. D'la mutilation,
j'en ai eu en masse autant que les diètes, les médicaments pis les fois que
j'me suis privée d'manger. Les attentats de suicide, j'pouvais pu les compter.
J'avais tellement pas d'amis
dans vraie vie, que j'allais sur ChatRoulette parler à n'importe qui - souvent
pas les bonnes personnes.
J'me rappelle les miliers de
pansements j'ai du mettre sur mes bras, des fois que j'marchais croches parce
que mes cuisses saignaient et étaient coupées, les lames souillées pis les
objets pointus j'ai collectionnais, j't'ais en relation avec le démon pis les
voix dans ma tête on jamais su m'dire comment faire.
J'ai passé mon adolescence à
me plaindre de criss de niaiseries sur Facebook parce que j'ai jamais vu qu'on
voit à quel point s't'ais sombre en d'dans d'moi.
J'crissais la musique au
fond pour pas qu'personne entendre mes sanglots pis ma panique, j'ramassais les
poubelles pour pas qu'on voit qu'les miennes étaient remplies de kleenex plein
d'sang.
Pourtant, l'Internet, ça
m'aidait pas. J'lisais des forums sur des gens qui avaient des problèmes comme
les miens, mais au lieu de s'aider, on s'encourageait dans s'qu'on faisait.
Mentir, se blesser, mourir.
Les fois que j't'ai appelé
en détresse s'parce que j'voulais qu'tu m'sauves la vie, quand j'avais les
pilules dans une main pis la lame dans l'autre j'aurais voulu que quelqu'un
m'en empêche.
Quand j'allais à l'école en
braillant pis qu'j'faisais juste entendre des insultes, je voulais qu'on me
rassure.
Ces choses-là, j'l'ai ai
jamais dites à ceux que j'appelais mes amis... parce que un secret pouvait
facilement devenir un potin.
Pour cacher comment
j'souffrais, j'faisais l'attitude à mes parents. J'pleurais la nuit, j'criais
que j'avais une vie de princesse le jour.
Malheureusement,
aujourd'hui, tout ça me suit parce que j'ai pas osé en parlé. J'ai pas osé en
parlé parce que j'étais tannée qu'on me bourre de psychologues pis
d'intervenantes de DPJ. J'leur disais que ma vie était parfaite. Dans l'fond,
j'restais debout même quand on m'cognait les genous. Aujourd'hui, adulte, je le
réalise que j'aurais jamais du être une ado silencieuse qui faisait semblant
d'faire du bruit, qui attirait l'attention sur des petites choses au lieu des
vraies.
Tsé, qui avait besoin de
mascaras? Personne. Qui avait besoin d'un calin d'sa mère ou d'son père de
temps en temps? Moi.
Aujourd'hui, j'ai une
dépression majeure, presque maniaco-dépressive, j'ai de l'anxiété majeure, des
crises de panique, des tics nowhere, de la fibromyalgie (souvent causé par un
choc émotionnel) pis plein d'autres cossins dû à des évènements de même.
Les voix dans tête, y
partent jamais, pis y pennent même pas de vacances. Petit à petit, j'essaie
d'm'aider.
J'tatoue mes cicatrices, et
j'élimine le monde toxique de ma vie.
Par contre, parfois j'pleure
avant d'dormir parce que j'le sais qu'mes cauchemars partiront jamais. Que les
insultes feront toujours écho. Mais j'essaie de prendre ma vie en main pis
j'ose espérer qu'un jour toute ça me porte vie.
Dans le fond, j'ai toujours
voulu qu'ce soit mon père qui m'écoute et non des miliers de psychologues.
Combien de livres j'ai écrit
pour crier que j'avais besoin d'attention, qu'on me la donnait juste pas à
bonne place?
D'habitude, s'pas pour
l'attention que les kids prennent de la drogue, de l'alcool et fument la
cigarette. J'en ai essuyé des larmes pis du sang avant qu'ma mère me crie de
venir souper pis que j'refuse son plat parce qu'on m'avait traité de grosse.
Dans le fond, je m'excuse à
ma famille, à mes enseignants et à mes amis d'leur avoir fait vivre ma marde,
que mes parents se soient fait jugés à cause que j'affichais de quoi de
totalement fake sur Facebook, dans l'fond j'essayais de changer l'bobo d'place.
J'm'excuse d'vous avoir
caché quand on m'a frappé, abusée, insultée. J'me disais que si j'chialais d'la
météo sur Facebook, personne allait remarquer. Pars... fais juste partir
caliss.... bon, m'a aller m'débeurer à face même si mon coeur est juste en
train de capoter...
J'tannée qu'on m'chiale
après que j'ai jamais eu des bonnes notes, toi aussi si ton devoir serait
rempli de larmes et de sang t'aurais d'la misère à le lire.
L'amour est plus forte que
la pression d'être parfait? Bof c'est ça qui m'a tué.
Pis oui, j'fais semblant
d'me crisser d'être grosse.
Mais me le faire répéter, ça
fesse en caliss surtout quand j'fais des efforts.
M'gaver d'pilules chimiques
nowhere, ça faisait parti des plans.
Entendre mon ventre gronder
aussi.
Les nuits blanches s'pour
éviter qu'les démons me concotent un nouveau cauchemar.
Pis oui, j'ai quasiment eu
une hypnôse mais j'ai eu des fois d'aller à l'église me faire donner des ti
bijoux, j'ai été voir des vrais médecins, des psychologues, pis j'ai surtout eu
la médecine par énergie que j'ai trouvé cool en tabarnack; Marie, j'la trouve
pu ma boule d'énergie. Pourtant y a juste toi qui sait comment m'faire
réfléchir et me faire croire des trucs sans que j'te trouve trop folle.
Mais tout ca tu peux en parler à du monde que tu aimes et que tu fais confiance, je suis sûr y'a du monde dans ton entourage qui t'écouterait volontiers. Au moins les plus mauvais temps sont derrières toi, je sais encore aujourd'hui c'est pas tout le temps facile, mais juste le fait que tu essaie de prendre ta vie en main comme il faut et vas tout faire pour ne plus te retrouver dans des situations que tu vivais avant et que j'espère que plus jamais tu essaies de te suicider, ou de te mutiler. Je t'aime xx
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