Je t'ai perdue (non terminé)

Je me regarde dans la glace, le regard vide, sans dire un mot.

Mes yeux étaient rougis, et j'avais la peau verte, presque transparente. J'avais encore fait des cauchemars cette nuit, ce qui n'était pas surprenant. Mes cheveux étaient tous entremêlés, mais je ne pris pas peine à les démêler. J'étais morte. Mon âme avait été emportée par le chagrin. Je me noyais dans moi-même.

Je ne souris plus. De toute façon, à quoi bon servirait de sourire s'il s'agit d'un faux? Quand on veut être joyeux, faut l'être pour vrai! Bref, je m'avançai vers la balance. 87. Quel chiffre! Je levai mon chandail, admirant mes côtes et le peu de peau qu'il me restait. De toute façon, ça sert à quoi de manger?

Elle me manque, elle me manque tellement! Mon visage ressemble aux chutes du Niagara. Ça couleau. L'eau, en fait les larmes, coulent sans cesse. J'ai tellement mal! J'aimerais tellement pouvoir retourner dans le passé! J'ai encore ce noeud dans mon estomac, cette boule dans la gorge.

Pourtant, cela date d'un an et demi, je devrais avoir oublié.

Mais non.

Des choses comme ça, ça ne s'oublie pas. On n'oublie jamais vraiment les choses. J'ai encore l'image dans ma tête... elles jouent et rejouent sans cesse. Et lui! Je le déteste tellement! Je me suis remise à pleurer. Je ne sers qu'à ça, pleurer! Tu me manques...

2 ans plus tôt...

10 novembre 2008

J'examinais mes bleus. Je venais tout juste de me réveiller et le malheur reignait déjà. Je me sens coupable. Oui, coupable. Coupable de tout ce que mon père nous fait subir, à moi et ma mère, chaque jour. Les coups, les cris, les menaces, tout... j'aimerais que tout ça arrête. Mais maman ne cesse de dire qu'elle l,aime papa, qu'elle ferait tout pour ce fameux papa, et elle ne cesse de me répéter que c'est lui qui nous fait vivre... vivre l'enfer, ouais! Maman a seulement peur d'être seule, mais même seul elle n'aurait pas aussi mal, j'en suis certaine! Mais elle est tête dure, jamais elle ne laissera papa! Elle est son esclave. Je me dépêchai de descendre au plus vite. ma mère vint me voir, silencieusement, me donnant un billet de 5$. 

Tu mangeras un petit quelque chose, je t'aime! m'avait-elle chuchoté de ses lèvres enflées.

Aujourd'hui, je portais une grande veste lousse ainsi que ma paire de jeans préférée (pour me porter chance). J,ai beaucoup de douleur en dedans de moi, mais aucun moyen pour l'évacuer. J,ai peur qu'un jour, je pète les plombs. J'ai tellement envie de redonner à mon père toute la douleur qu'il nous cause. C'est méchant, mais personne ne sait à quel point moi et maman souffrons! Dans l'autobus, tout le monde discute très fort. Sauf moi. Moi, je ne parle pas. Jamais et ni à personne. En classe, c'est la même chose. Les travaux d'équipe, je les fait seule. J'ai des bonnes notes, quand même. J'espère bien, sinon mon père me donnerait une de ces raclées à chaque examen dont je manquerais! Je ne comprends même pas moi-même comment j'arrive à me concentrer avec une telle distraction. Ça ne m'étonnerait même s'il serait présentement en train d'y faire du mal. Pauvre maman.... Je sors de mes pensées; je dois débarquer de l'autobus. En regardant le sol, j'entre dans l'école pour immédiatement me rendre à ma case. Mon partenaire de case est un fantôme; je ne le vois jamais. Sauf que le midi, je vois son manteau. C'est tout. Un vrai fantôme, comme moi, d'ailleurs... J'arrive à l'école à 8h10 et les cours commencent qu'à 9h20, je vais donc à la bibliothèque pour passer le temps. Je passe vingt minutes à l'ordinateur afin de répondre à LouLou (un pseudonyme en ligne). Je ne sais pas son vrai nom, mais je m'en fiche car elle est ma plus grande confidante. Je lui parle que le matin, à l'école, puisque chez moi j'aurais trop peur que mon père trouve l'historique des conversations. On chat.

LouLou: salut ma chérie! ça va bien?

Moi: Y'a des jours que ça peut être mieux... toi?

LouLou: moi? oui, très bien. Ton père a fait quoi, cette fois-ci?

Moi: Ce matin, il a frappé ma mère...

LouLou: va-t-elle bien?

Moi: Elle saignait et sa lèvre était enflée.

LouLou: 😞 j'aimerais tant t'aider...

LouLou habite en France et, moi, au Québec, en passant.

Moi: Je n'ai pas besoin d'aide.

Après une heure passée à clavarder, je décidai d'aller à mon cours. J'aimerais tant avoir un(e) ami(e). Pas virtuel(le), mais bien réel(le). Je me sens si seule. Perosnne n'ose me parler. Est-ce que je fais si peur que ça!? Avec le nombre de blessures que j'ai sur le corps, j'imagine que oui.

Je pense que, quand j'aurai l'argent, j'irai voir LouLou. Oh, oui, que j'aimerais ça! Pour me faire détacher de mes pensées, la cloche sonne. François, anglais, arts, maths. Je m'en vais au cours de français, et je vais m'asseoir dans mon coin, seule, dans le fond. Il y a une polace libre à côté de moi, mais personne la prend. Aujourd'hui, on continue notre production écrite. Moi, je suis rendue au propre. J'écris des choses violentes, des choses qui me sont déjà arrivées, mais Madame Nicole n'a pas l'air de s'en rendre compte. Elle ne cesse de me répéter que, un jour, je serai la meilleur des écrivaines, mais jamais elle ne fait le lien entre mon oeil au beurre noir et le journal intime qui me sert d'inspiration lors de mes productions écrites. En anglais, j'ai fait mon cahier de devoirs et ensuite j'ai rêvassé à la vie parfaite, en silence, même que, je crois que parfois je me suis endormie. Ah, enfin, le midi, la cloche sonne! J'en profite pour parler à la salle d'informatique, à LouLou, qui, elle, doit être tout juste en train de finir de souper. J'ai encore le 5$ de maman, mais j'aime mieux le garder pour quelque chose de plus important, comme... un billet d'avion... de toute façon, je n'ai plus vraiment faim... Génial, LouLou est connectée!

Moi: LouLou!

LouLou: Enèrhpozihcs!

(oui oui, mon pseudonyme est Enèrhpozihcs, soit schizophrène à l'envers)

Moi: ça va bien?

LouLou: Oui, toi? J'imagine que tu es sur ton heure de diner?

Moi: Oui, en effet.

LouLou: Tu sais, je pensais à ça et... tu devrais peut être en parler à ce que ton père vous fait, à toi et ta mère.

Moi: Je pensais venir te voir, en France, et ne plus jamais revenir...

LouLou: Enèrhpozihcs, tu es folle! On ne se connaît même pas!

Moi: Ouin, pis?

LouLou: C'est insensé!

Moi: Non!

LouLou: Je crois qu'on devrait couper contact.

Moi: Non, LouLou!

- LouLou a déconnecté du chat - 

Deux périodes ont passées, et je ne cesse de penser à LouLou. Maintenant, je suis vriament seule...

Chez moi, on a soupé du bon bouillis de maman, et papa l'a frappée, puisqu'il trouvait ce mets répugnant. 

Trop de légumes et pas assez d'viande! avait-il dit. Pas comme toé, ma p'tite fille! T'es grosse ça' pas d'bon sens! Il m'avait donc donné une claque en arrière de l;a tête et m'avait embarrée dans sa chambre jusqu'à demain, murmuré sous sa moustache. Ça t'apprendra à être grosse! puisque je n'avais pas dîné et encore moins déjeûné, mon estomac ne cessait de gronder. J'ai donc décidé d'essayer de dormir.

11 novembre 2008

Dès que j'arrive à l'école, c'est clair que je m'achète un petit déjeuner, au diable les économies! De toute façon, LouLou ne veut plus de moi! Seulement car je veux la voir... quoi que, maintenant, je ne rechercherais qu'à renouer nos liens d'amitié... retourner dans le temps et ne jamais lui avoir demandé d'aller la voir... Ce matin, j'ai sauté le petit déjeuner. J'ai dîné une petite salade de fruits et j'ai presque tout mangé la petite assiette de bouillis que maman m'aviat fait. Et, puisque j'avais coulé l'examen de géométrie, j'ai eu le droit à la pire enguaulade et à la pire raclée de tous les temps. Mais, sincèrement, j'aime mieux qu'il me fasse du mal à moi qu'à maman. Ce soir, encore une fois, j'ai démantibulé mon rasior afin d'en faire l'instrument ultime pour m'ouvrir les bras. Je pleurais. Mes larmes coulaient sur le rouge vif qui enrobait mes bras. Pourquoi, papa? Je m'excuse de ne pas être l'enfant dont tu désirais tant; désolé de ne pas être jolie, désolé de ne pas être intelligente.... après avoir lavé mon gâchis, j'ai camouflé le tout de plusieurs diachilons afind e tout couvrir. À l'école, on s'est moqué de mes blessures, mes bleus et mes erraflures... avait-on vraiment besoin de me rappeler que je suis une râtée et que mon père me frappe et me bat? Pas vraiment, non...

15 décembre 2008

Ça fait un bout que je n'ai pas écrit... Désolé, journal... Mais, maintenant, je sentais l'énorme besoin de t'écrire... maman a été diagnostiquée du cancer du sein. Il ne lui reste que quelques mois à vivre. Depuis, je ne cesse de pleuerer. Je ne veux pas perdre maman! Si elle meurt, je veux mourrir avec elle! Mes bras ne sont plus que des cicatrices à présent, j'ai le coeur gros et je n'ai plus d'apétit. J'ai perdu dix livres en deux semaines et dû au stress je perds mes cheveux. On dirait que c'est moi, la malade, la cancéreuse, celle qui a cette maladie! Si seulement ça serait le cas... Papa a pété un câble auprès de maman puisqu'elle s'est fait coupé les cheveux courts... elle les avait si longs! Elle les a aussi fait teindre d'un roux acajoux qui rehaussait sa couleur naturelle. Ça fait changement avec ses cheveux longs, son visage paraîssait plus carré et, maintenant, il a l'air plus arrondi. Je ne comprends pas pourquoi papa a tant réagi... elle avait des économies (jamais elle ne toucherait à son argent!) et, de toute façon, ses beaux cheveux, elle va les perdre! Voilà ce que j'ai répliqué à mon salaud de père! Habituellement, je ne le confronds pas, mais là, pour défendre maman, s'était plus fort que moi. Papa m'a donc dit, mots pour mots, et toi, petite gâtée pourrie, de quoi te mêles-tu? et il a poursuivi sa phrase en me frappant directement au visage. Il m,a poussée jusqu'à ma chambre, pour ensuite fermer brusquemebnt la porte tout en me lançant une tonne d'insultes dont je n'ai pas compris puisqu'il les murmuraient de loin. Ce soir encore, je me suis ouvert les veines, mais cette fois-ci, j'ai tellement perdu de sang que j'en ai perdu connaissance. Je porte toujours des grosses vestes, je n'ose même pas lever les bras, au cas ou mes manches descenderaient et que quelqu'un découvrirait à quel point je suis une merde... j'essaie de rester forte pour maman, mais c'est plus difficile que ça en a l'air.

8 janvier 2009

Maman a officiellement perdu tous ses beaux chev eux. À mes yeux, elle demeure la pluis belle, peu importele nombre d'erraflure et de bleus qu'elle aura partout sur son corps frêle, peu importe si ses cheveux sont châtains, acajou, courts, longs, manquants. Maman est si forte, chaque fois que quelqu'un demande pourquoi elle a autant de bleus, elle dit qu'elle bouge quand elle dort (totalement faux) ou bien que c'est à cause de son cancer (pire mensonge de tous les temps). Le pire, c'est que les gens la croient. Oui, oui, les gens sont aussi stupides que ça! À moins que, eux aussi, ne veulent tout simplement pas s'avouer que leur amie souffre de violence depuis une quinzaine d'années...



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