mon chum n'existe pas
J'ai vu ça passer sur Facebook à matin, pis ça m'a fait réfléchir à quel point notre génération est (très) malheureusement basée sur la satanée technologie. C'est fou, hein? Une fille qui se doit, apparement, de justifier que son chum est bel et bien réel et qu'elle ne l,a pas inventé. C'est triste, c'est vraiment triste, pis con à la fois.
(source: Une anxieuse et son chien)
***
" J'te jure que mon chum existe ! "
Depuis le début du blogue, je vous parle de mon chum comme étant souvent à l'extérieur de la ville. Pourtant, ce n'est pas une excuse que je prends pour faire semblant que j'ai un copain. (Pi j'ai pas Photoshop la photo non plus, promis) Donc, aujourd'hui j'ai décidé de vous l'introduire un peu plus.
Il s'appelle Alex, il a 26 ans pi il travaille dans construction… Faque c'est ça, bye !
Bin non, s'pas juste ça, je rigole ! Alex et moi on a fait connaissance il y a 7 ans, il était le " bad boy " et moi la fille trop sage. Il était le fumeur et moi l'anti-fumée. Il était le grand dépensier, et moi la grande économiste. Bref, de grands opposés, mais il avait ce je ne sais quoi. Notre relation à commencer sans même que je m'en rende compte, il n'était pas question que je sorte avec un petit bum quand même. Lentement, mais sûrement les choses ont changé, il est retourné à l'école chercher un DEP, il a arrêté la cigarette, il économisait ses paies pour qu'on puisse faire des activités ensemble. Il me prouvait qu'il n'était pas si bum que ça finalement. Ça fait maintenant 6 ans que mon copain a arrêté la cigarette, je suis tellement fière de lui.
Il y a plus de 3 ans, on est emménagé ensemble, le test ultime pour le couple. Pour quelqu'un d'anxieux c'est très difficile de laisser entrer quelqu'un dans son intimité à 100 %. Ma routine du matin allait changer, ma routine du dodo aussi. Il allait me voir dans mes pires états, il allait découvrir une autre Mari qu'il ne voyait que très rarement. D'autant plus que j'ai souvent besoin de moment seul avec ma tête, j'allais maintenant devoir partager ses moments avec lui. Nos 2 ans en appartement ont été extrêmement difficiles sur notre couple, l'adaptation ne s'est pas faite du jour au lendemain. Alors que lui est plutôt dépendant et moi très indépendante, la cohabitation 24h/24, 7j/7 était lourde pour moi. Avec le temps, on a appris à respecter les moments de l'un et de l'autre.
Évidemment je ne parlerai pas ici des problèmes causés par les tâches ménagères, le linge qui traîne, les factures à payer, les dépenses de l'un ou de l'autre, ce sont des problèmes plutôt communs à chaque couple et ne touche pas au sujet de l'anxiété généralisé. Ce si dit, c'est NORMAL d'avoir des discussions qui tourne mal sur ses sujets, ça ne doit simplement pas devenir répétitif.
J'ai la chance d'avoir rencontré quelqu'un de très fort émotionnellement qui arrive à accepter mes crises d'anxiété, mes petites passes de " NON, s'pas OK " et mes moments de noirceur. Alex est parfois un peu trop le gars qui dit : " Ah bin… s'pas grave! " (Comme quand tu as brûlé notre table neuve de 2 semaines hen !!!), mais pour ce qui est de mon anxiété, heureusement qu'il se dit que ce n'est pas grave et par moment me rassure énormément. Avant ma dépression de l'an dernier, Alex ne pouvait pas réellement comprendre ma situation, car je ne lui parlais pas des problèmes qu'ils y avaient dans ma tête, je ne lui parlais pas de mes émotions et encore moins de mon état dépressif. Inconsciemment, je m'éloignais de mon couple petit à petit. Le fait que j'ai un copain qui travaille dans la construction et qui est souvent à l'extérieur de la ville me faisait sentir délaisser, mon chum n'était pas là pour moi, il n'était pas là pour me soutenir. Par contre, lorsqu'il était à la maison c'était à moi de lui parler, c'était à moi de lui dire mes bobos, mais j'étais incapable.
En février 2017, on venait tout juste de déménager qu'Alex devait déjà quitter pour la semaine suivante. Il quittait la maison pour 7 - 10 jours sans savoir que sa blonde n'allait pas du tout. Je me retrouvais seule dans une maison neuve, vide, remplie de murs blancs et de boîtes brunes avec un bébé chien. À son retour il retrouvait sa blonde en pyjama, les yeux boursouflés par les rivières de larmes des derniers jours, les cheveux en couette trop sale, assise en petite boule sous un amas de doudous sur le sofa fixant bébé chien gruger son os. Rendu à ce point, je n'avais plus besoin de parler. La douleur pouvait se lire sur mon visage. Suite à cette journée, un nouveau défi commençait pour notre couple : pour mon chum c'était de comprendre et de respecter mon état d'être, pour moi c'était de ne pas lui imposer mon état d'être.
En toute honnêteté, mon couple aurait plus flanché à plusieurs reprises. Des chicanes il y en a eu, des va-t'en j'en ai dit. Avec raison valable ? Non, c'était les circonstances. Lui beaucoup trop hyperactif et moi beaucoup trop fatigué. Il m'énervait et moi je le décourageais. On n'arrivait pas à se saisir ni un ni l'autre. D'un certain côté, le fait qu'il était souvent à l'extérieur de la ville est peut-être ce qui a sauvé notre couple. J'avais la paix sans devoir le lui imposer. Après quelques discussions avec mes amies, j'ai décidé de parler avec Alex. Mettre les choses aux clairs. Établir une limite de ce que j'étais capable ou pas capable de faire, expliquer mon épuisement mental, partager mes émotions. La discussion a changé les choses, il m'appuyait, m'encourageait, prenait soin de moi et m'aidait plus avec la maison. (Ça reste qu'il est un gars, il ne pli jamais les serviettes dans le bon sens…) Évidemment, le beau temps n'est pas arrivé en une journée, mais ça commençait à aller mieux, notre couple recommençait à avoir un sens.
Aujourd'hui, après presque 7 ans de couple, après 4 ans de vie commune et 1 an après ma dépression, notre couple est probablement plus fort que jamais. Il n'est aucunement parfait et encore moins sur le point de l'être. Notre couple est à la fois unique et à la fois typique de celui des autres. Des hauts et des bas il va toujours y en avoir, il faut simplement les gérer en adulte et apprendre des bons comme des moins bons coups. Comme dans n'importe quelle relation, que celle-ci soit familiale, amicale, professionnelle ou amoureuse, la communication reste une clé importante au succès de cette relation. Communication, patiente et respect.
N'oubliez pas que chaque dépression est différente, chaque cas d'anxiété est unique et que chaque histoire de couple s'écrit différemment. Ma dépression, mon cas et mon histoire m'appartiennent. J'ose espérer que cela aidera toute fois les couples à mieux se soutenir dans de telle situation, à leur manière.
À toi, le ou la partenaire de couple qui ne connaît pas l'anxiété, écoute cette personne qui en souffre, aide-la et apprécie-la tel qu'elle est. Cette personne mérite tout autant que toi d'être aimée avec respect et sincérité.
Mari <3
***
J'ai trouvé ça weird pis triste, pis ça m'a rappelé quand on m'presse pour que j'étale ma vie amoureuse sur Facebook quand que non seulement lui ça y tente pas, ça m'arrive qu'ça m'tente pas non plus que tout le monde sache qu'il est beau, son nom, sa date de naissance, la grandeur d'sa graine pis la teinte de ses cheveux.
Y a rien de wrong ak son texte, j'ai juste trouvé ça triste vraiment de quasi devoir justifier à Internet quelque chose qui ne les regarde pas. Tsé, tu peux être en couple sans qu'Internet le sache, pis souvent ça va mieux comme ça. J'dis pas qu'des fois j'aimerais mettre une photo d'nos pieds ou peu importe, mais bon. Chaque chose en son temps, pas vrai?
On a pas besoin de justifier au gens qu'on est en amour, pas vrai? Non? Je sais pas, je suis en train de me le demander. J't'aime tu plus, A, si je l'expose au monde entier?
m'semble que non
J't'aime tu plus si j'écrivais à tout le monde pis que j'exagérais? S'pas fake si on fait semblant qu'tout est toujours rose? J'sais pas.
(source: Une anxieuse et son chien)
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" J'te jure que mon chum existe ! "
Depuis le début du blogue, je vous parle de mon chum comme étant souvent à l'extérieur de la ville. Pourtant, ce n'est pas une excuse que je prends pour faire semblant que j'ai un copain. (Pi j'ai pas Photoshop la photo non plus, promis) Donc, aujourd'hui j'ai décidé de vous l'introduire un peu plus.
Il s'appelle Alex, il a 26 ans pi il travaille dans construction… Faque c'est ça, bye !
Bin non, s'pas juste ça, je rigole ! Alex et moi on a fait connaissance il y a 7 ans, il était le " bad boy " et moi la fille trop sage. Il était le fumeur et moi l'anti-fumée. Il était le grand dépensier, et moi la grande économiste. Bref, de grands opposés, mais il avait ce je ne sais quoi. Notre relation à commencer sans même que je m'en rende compte, il n'était pas question que je sorte avec un petit bum quand même. Lentement, mais sûrement les choses ont changé, il est retourné à l'école chercher un DEP, il a arrêté la cigarette, il économisait ses paies pour qu'on puisse faire des activités ensemble. Il me prouvait qu'il n'était pas si bum que ça finalement. Ça fait maintenant 6 ans que mon copain a arrêté la cigarette, je suis tellement fière de lui.
Il y a plus de 3 ans, on est emménagé ensemble, le test ultime pour le couple. Pour quelqu'un d'anxieux c'est très difficile de laisser entrer quelqu'un dans son intimité à 100 %. Ma routine du matin allait changer, ma routine du dodo aussi. Il allait me voir dans mes pires états, il allait découvrir une autre Mari qu'il ne voyait que très rarement. D'autant plus que j'ai souvent besoin de moment seul avec ma tête, j'allais maintenant devoir partager ses moments avec lui. Nos 2 ans en appartement ont été extrêmement difficiles sur notre couple, l'adaptation ne s'est pas faite du jour au lendemain. Alors que lui est plutôt dépendant et moi très indépendante, la cohabitation 24h/24, 7j/7 était lourde pour moi. Avec le temps, on a appris à respecter les moments de l'un et de l'autre.
Évidemment je ne parlerai pas ici des problèmes causés par les tâches ménagères, le linge qui traîne, les factures à payer, les dépenses de l'un ou de l'autre, ce sont des problèmes plutôt communs à chaque couple et ne touche pas au sujet de l'anxiété généralisé. Ce si dit, c'est NORMAL d'avoir des discussions qui tourne mal sur ses sujets, ça ne doit simplement pas devenir répétitif.
J'ai la chance d'avoir rencontré quelqu'un de très fort émotionnellement qui arrive à accepter mes crises d'anxiété, mes petites passes de " NON, s'pas OK " et mes moments de noirceur. Alex est parfois un peu trop le gars qui dit : " Ah bin… s'pas grave! " (Comme quand tu as brûlé notre table neuve de 2 semaines hen !!!), mais pour ce qui est de mon anxiété, heureusement qu'il se dit que ce n'est pas grave et par moment me rassure énormément. Avant ma dépression de l'an dernier, Alex ne pouvait pas réellement comprendre ma situation, car je ne lui parlais pas des problèmes qu'ils y avaient dans ma tête, je ne lui parlais pas de mes émotions et encore moins de mon état dépressif. Inconsciemment, je m'éloignais de mon couple petit à petit. Le fait que j'ai un copain qui travaille dans la construction et qui est souvent à l'extérieur de la ville me faisait sentir délaisser, mon chum n'était pas là pour moi, il n'était pas là pour me soutenir. Par contre, lorsqu'il était à la maison c'était à moi de lui parler, c'était à moi de lui dire mes bobos, mais j'étais incapable.
En février 2017, on venait tout juste de déménager qu'Alex devait déjà quitter pour la semaine suivante. Il quittait la maison pour 7 - 10 jours sans savoir que sa blonde n'allait pas du tout. Je me retrouvais seule dans une maison neuve, vide, remplie de murs blancs et de boîtes brunes avec un bébé chien. À son retour il retrouvait sa blonde en pyjama, les yeux boursouflés par les rivières de larmes des derniers jours, les cheveux en couette trop sale, assise en petite boule sous un amas de doudous sur le sofa fixant bébé chien gruger son os. Rendu à ce point, je n'avais plus besoin de parler. La douleur pouvait se lire sur mon visage. Suite à cette journée, un nouveau défi commençait pour notre couple : pour mon chum c'était de comprendre et de respecter mon état d'être, pour moi c'était de ne pas lui imposer mon état d'être.
En toute honnêteté, mon couple aurait plus flanché à plusieurs reprises. Des chicanes il y en a eu, des va-t'en j'en ai dit. Avec raison valable ? Non, c'était les circonstances. Lui beaucoup trop hyperactif et moi beaucoup trop fatigué. Il m'énervait et moi je le décourageais. On n'arrivait pas à se saisir ni un ni l'autre. D'un certain côté, le fait qu'il était souvent à l'extérieur de la ville est peut-être ce qui a sauvé notre couple. J'avais la paix sans devoir le lui imposer. Après quelques discussions avec mes amies, j'ai décidé de parler avec Alex. Mettre les choses aux clairs. Établir une limite de ce que j'étais capable ou pas capable de faire, expliquer mon épuisement mental, partager mes émotions. La discussion a changé les choses, il m'appuyait, m'encourageait, prenait soin de moi et m'aidait plus avec la maison. (Ça reste qu'il est un gars, il ne pli jamais les serviettes dans le bon sens…) Évidemment, le beau temps n'est pas arrivé en une journée, mais ça commençait à aller mieux, notre couple recommençait à avoir un sens.
Aujourd'hui, après presque 7 ans de couple, après 4 ans de vie commune et 1 an après ma dépression, notre couple est probablement plus fort que jamais. Il n'est aucunement parfait et encore moins sur le point de l'être. Notre couple est à la fois unique et à la fois typique de celui des autres. Des hauts et des bas il va toujours y en avoir, il faut simplement les gérer en adulte et apprendre des bons comme des moins bons coups. Comme dans n'importe quelle relation, que celle-ci soit familiale, amicale, professionnelle ou amoureuse, la communication reste une clé importante au succès de cette relation. Communication, patiente et respect.
N'oubliez pas que chaque dépression est différente, chaque cas d'anxiété est unique et que chaque histoire de couple s'écrit différemment. Ma dépression, mon cas et mon histoire m'appartiennent. J'ose espérer que cela aidera toute fois les couples à mieux se soutenir dans de telle situation, à leur manière.
À toi, le ou la partenaire de couple qui ne connaît pas l'anxiété, écoute cette personne qui en souffre, aide-la et apprécie-la tel qu'elle est. Cette personne mérite tout autant que toi d'être aimée avec respect et sincérité.
Mari <3
***
J'ai trouvé ça weird pis triste, pis ça m'a rappelé quand on m'presse pour que j'étale ma vie amoureuse sur Facebook quand que non seulement lui ça y tente pas, ça m'arrive qu'ça m'tente pas non plus que tout le monde sache qu'il est beau, son nom, sa date de naissance, la grandeur d'sa graine pis la teinte de ses cheveux.
Y a rien de wrong ak son texte, j'ai juste trouvé ça triste vraiment de quasi devoir justifier à Internet quelque chose qui ne les regarde pas. Tsé, tu peux être en couple sans qu'Internet le sache, pis souvent ça va mieux comme ça. J'dis pas qu'des fois j'aimerais mettre une photo d'nos pieds ou peu importe, mais bon. Chaque chose en son temps, pas vrai?
On a pas besoin de justifier au gens qu'on est en amour, pas vrai? Non? Je sais pas, je suis en train de me le demander. J't'aime tu plus, A, si je l'expose au monde entier?
m'semble que non
J't'aime tu plus si j'écrivais à tout le monde pis que j'exagérais? S'pas fake si on fait semblant qu'tout est toujours rose? J'sais pas.
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