Ça m'manque.

Ça me manque. Ce temps où, même si je me plaignais, s'était pas si mal au fond. Ce temps ne date pas de longtemps, mais en même temps, ça me paraît comme une éternité. Le temps où j'habitais à St-Calixte, pas à St-Séverin. Où je comptais les jours pour voir mon chum et non pas les mois. Les moments où, même si ç allait mal en couple, lorsque j'étais avec lui, je pensais pas à lui. Et pas à mon ex... c'est simple, j'en avais pas d'ex. Le temps où ma maison était parfaite. La plus belle de St-Calixte, je trouvais. Celle où on montait la grosse pente en roche pour entrer, mais qu'on était heureux de rentrer dans une maison aussi belle. Maintenant, on rentre et ça respire la misère pis on est dans maison la plus laide d'la ville, à mon avis. J'vois mes parents se ruer et se tuer comme des chiens à rénover une vieille baraque faite tout croche au lieu de décorer et être heureux. Le temps où je ne me disais pas ''quand est-ce que je vais voir Vanessa et lui parler'' (ma meilleure amie), mais bien ''yess m'en va la voir, j'ai plein de choses à lui dire''. Le temps où je me sentais à l'aise de faire des commentaires, même insulter les profs et que les gens assis autour se retournent et rient, même si le prof n'avait pas entendu. Les temps où il ne fallait pas se cacher pour texter lorsqu'on apprend que nos parents sont à l'hôpital; on peut ouvrir notre cell dans face du prof. Le temps où on peut arriver en retard à un cours sans que le prof vire fou, que si c'est plate, bah, tu joues à tes jeux, que quand t'étais déprimée ou que t'avais besoin d'écrire, le prof faisais pas chier avec ses ''règles'' et les ''concentre-toi sur MON cours''. Le temps où les profs étaient pas bitch et baveux, que s'ils t'insultaient, s'était en joke, pas pour vrai. Où qui avait des jokes affichées dans classe, pas des crucifix. Le temps où lorsque je voulais parler à quelqu'un, j'pouvais, mon Internet chiait pas aux deux secondes parce que Vidéotron se rendait - PKP aussi. Le temps où ma chambre a passé du bleu + Jonas Brothers à gris style New York, pas de fleuri + empreintes de pied + papillons + soleil + bleu foncé à démolie avec encore les papillons et les empreintes de pieds. Mon ancienne chambre, à l'avait du plancher... mon ancienne maison aussi. Les murs étaient droits, et leur surface était lisse. On rentrait, pis c'est comme si on entrait dans un magazine de rénovations. Ici, on entre ça l'air d'un chantier. On essaie de s'faire croire qu'on est plus heureux ici, mais c'est faux. Avant, aller au magasin, c'est vrai que s'était loin. Mais allez voir Mamie pis les tantes, ça prenait au plus une heure, pas deux heures et demie! Et on les voyait bien plus souvent... Le temps où on passait nos fin de semaines à aller au marché aux puces pis que j'trouvais du maquillage, du linge, des cossins, des jeux vidéos, des films. Le temps où on pouvait aller faire de quoi à pied... bonne chance à St-Séverin d'faire ça... des kilomètres et t'es pas sortie d'la rue! Le temps où nos parents pouvaient nous gâter et faire des sorties, genre pas juste nous emmener au Rona. Dans bientôt, une semaine ou deux, j'déménage. S'qui m'fait d'la peine, c'est qui a juste moi qui s'en va de s'te maison là. Pas eux. Eux, sont encore pris à emmener des 2 x 4 comme j'faisais avec eux, faut encore emmener des choses au Rona pis en acheter, pis y vont encore voir mon père souffrir de faire ça. Un vrai trou à argent... pis à bonheur. J'attends le jour où notre maison sera rouge, pu bleue, et qu'on sera heureux et installés, pas ''patients'' et ''ça s'en vient''. Papa, je t'admire. Dommage que tu fasses ça seul, mais en même temps, si c'est quelqu'un d'autre ça sera laid.

Ah ben oui c'est vrai on avait un beau cabanon avec des petits minous dedans aussi. Ben oui en... 

Sans oublier la troisième grand-mère, Margot, avec son Snoopy.