ça arrive à tout le monde

Des amis, j'en ai pas gros. Par contre, des problèmes, leurs problèmes, c'est une autre histoire. Je l'sais, on vient tous d'un parcours pas drôle, mais mes amis, j'les trouve forts. Un peu trop, même...

Après, j'me demande pourquoi j'chiale de ma vie. Oui, j'ai vécu des choses similaires, mais j'suis qui pour chialer? Pourquoi j'passe toujours mon temps à me plaindre? Mes problèmes sont-ils importants lorsque je les échelle à ceux des autres? T'sais, chu qui, moi, à part la dramaqueen par excellence? 

J'ai l'impression que de s'faire battre, violer, intimider, se mutiler pis avoir des problèmes de santé mentale, c'est rendu banal. Vu que ah ça arrive à tout le monde, comme on me dit, ben chaque fois que ça arrive la personne se cache pour pas qu'on juge s'qui est arrivé. S'même rendu des sujets de vidéos pour être famous! 

Quand t'essaie de te confier, tu penses que tout le monde va te juger. Parce que souvent, c'est ça qui arrive. Les oh mon dieu, tu fais pitié, ils sont enfouis dans des livres et dans des films. Dans la "vraie vie", tu risques de te faire intimider. De perdre tes amis. Dans le fond, c'est quasiment bénéfique, on découvre qui sont les vrais.

S'te monde-là, ma plus grosse envie, c'est des prendre dans mes bras. Qu'ils partent à pleurer, délivrant le méchant, même si on sait que, des douleurs de même, ça part jamais réellement.

Souvent, on entend qu'une "telle" est une salope, qu'un tel n'est qu'un faible et tout... et ça me bouleverse. On est plus tournés vers le jugement que la compréhension et le respect.

Parce que contrairement à ce que notre merveilleuse société pense, non, personne veut se faire violer. Personne veut qu'un gars nous touche sans notre conscentement. Personne veut de coups, ni d'insultes. Personne est heureux lorsqu'ils ont fini de s'entaillé les bras et les cuisses, personne est content d'être PPL, TDA(H), anxieux(se), dépressif(ve) ou sortir d'un traumatisme. Personne ne veut réellement maigrir au point de se sentir malade, on ne veut que plaire. Personne veut réellement se suicider, on ne voit pas d'autres solutions, c'est tout.

On dit de dénoncer, mais même dans l'anonymat les gens se font juger. Médication, aveux, rires, insultes. Quand on te traite de salope, qu'on te dira te recommencer ta tentative ratée et de couper plus creux, tu comprendras pourquoi personne ne parle. Notre société est cruelle, même si nous pensons que tout va bien car nous pouvons "dénoncer". Un autre gros facile à dire mais pas facile à faire.

Mais vous êtes des blessés, des naufragés, des forts. Ceux qui lâchent pas la patate et qui continuent malgré tout. Celles qui sereconnaîtront auront raison de le faire; je vous aime, mes amies de mon coeur, restez fortes.