La badboy

J'm'en souviens comme si s'était hier, tu m'faisais passer comme la pire des putes. La salope, la tout croche d'la famille. Tu disais que j'buvais, que tout s'que j'fais s'était mauvais. Pendant s'temps là, j'pensais a fille qui jouait à bouteille, qui embrassait les gars dans sa classe et qui sortait avec tout le monde, qui buvait du fort à 11 ans. Aujourd'hui, j'pense à la fille qui fume des tops, qui s'en allait coucher avec un inconnu, celle qui montre son corps et qui compte plus les likes que le nombre de gars. Ben oui, s'comme ça j'vois ça. Tu juges et intimides tout le monde comme si toi t'avais toujours été celle parfaite pendant que t'es juste plus discrète sur ta vie. Pendant que j'faisais des devoirs d'école ou que j'broyais du noir, toi t'allais voir tes p'tits amis drogués, tes alcooliques de première classe. Oui, j'en voulais d'l'attention. J'voulais qu'on m'aide, qu'on me soigne. J'me disais que si ma mère m'sentait avec de l'alcool, a m'aiderait. J'en ai pris une fois pis pu jamais touché. J'ai été la voir, senteur de pot. A pas remarqué, alors tant pis. Désolé que quelques puffs et une gorgée, aucuns n'ayant pu me rendre dans un état différent, feraient de moi la pire personne sur terre. J'voulais juste qu'on m'aime, tu sais. Qu'on m'accepte. Qu'on s'dise que j'sortais d'ma chambre. Moi, mon corps, j'l'ai jamais montré. Chaque fois, j'refusais. Oui, on en a pris avantage. T'inquiètes, 'me trouve salope aussi. Moi, j'tentais juste d'enlever les démons j'avais dans tête. Toi, tu mes faisait revivre. J'espère que t'es contente d'avoir toutes les occasions de la terre de me rabaisser. La grosse torche avec le chum laid, ben a essaie au moins d'arriver à quelque chose. Parce que non, s'pas facile quand ta tête est empoisonnée, que tes esprits t'ont délaissés. Quand la vie t'aura donné un coup, tu viendras guérir les miens.