L'enseignante effeuilleuse - Chapitre 1


Bonjour, je m'appelle Selena Connara et je suis enseignante au primaire en quatrième année. J'ai vingt-quatre ans et, comme tout le monde, je corrige des travaux et devoirs gribouillés en pattes de mouche et j'ai un horrible chignon sur la tête (la paresse oblige!). J'ai toujours l'impression de vivre une double vie, car je suis sérieuse le jour alors que la nuit, j'aimerais lâcher mon fun comme toutes mes copines qui sont encore au cégep et à l'université. Mes journées sont toujours les mêmes; jamais de nouveaux élèves, ni d'alarme de feu, rien. Des fois, je me dis que cette situation devrait changer... et un jour, ma vie a complètement basculé....

Chapitre 1

Aujourd'hui, c'est l'examen de français. Je sens déjà les élèves se lamenter devant les verbes mais, honnêtement, en cette belle journée cela ne me dérange même pas. Je les comprends, je veux dire, moi aussi il y a quelques temps j'étais au même emplacement qu'eux; il n'y a que depuis septembre que je suis dans cette école et j'ai été très chanceuse d'y avoir imméditament un poste permanent; parfois, des années de suppléance suffisent afin d'y parvenir. La bonne madame Dubois avait pris sa retraite de sa classe de quatrième année et ils n’avaient personne d’autre pour remplacer.

J'arrive dans le stationnement de l'école Sainte-Marie à bord de ma Mazda Miata de l'année qui rayonne grâce au soleil; sans même regarder, je barre les portes à l'aide de la télécommande. Ma bagnole fait contraste des autres, des vieilles minounes dans les tons de beige, parfois gris. Des voitures avec des spots de rouille, défraîchies par le temps.

Dans cet établissement, je suis le petit bébé, la nouvelle, et malgré que cela ne semble pas faire le bonheur de certaines, je dois dire que je suis tout de même bien respectée dans mon milieu de travail. Le vendredi, c'est moi qui fait entrer les élèves; dès que la cloche sonne, ils se placent en rang selon leur groupe respectif et ils entrent chacun leur tour, classe par classe. Mes collègues semblent vraiment détester cette tâche, de surveiller la récréation, mais personnellement je n'y vois pas l'inconvéniant (mis à part les bagarres), même que j'adore lorsqu'il faut chanter. Aujourd'hui, on lâche notre fou, car il s'agit de la dernière journée avant la semaine de relâche, moment tant attendu autant pour nous que pour les enfants.

Tout le monde est entré, je fais donc de même en prenant soin de bien fermer la porte. Après avoir monté le premier étage, j'arrive à ma classe à droite en prenant bien soin de retirer délicatement mon écharpe ainsi que mon long manteau. Je les salue, geste auquel ils répondent d'un ton monotone. Je leur annonce, comme je leur avait déjà annoncé quelques jours plus tôt, qu'aujourd'hui nous ferions l'examen de verbes que je peux déjà entendre des bouuuuuuuuh, des oh nooooooon, des je n'ai même pas étudié!!! ainsi que, même, des un examen??. Janie, l'élève sage de la classe dont le bureau est quasiment collé au mien, ne regarde de ses beaux yeux bleus en attendant sagement l'examen. Elle lit dans mes pensées, même que je suis certaine que, en ce moment, nous pensons à la même chose;

Oui Janie, je sais qui va couler, et je sais que toi, tu vas finir en premier, que je me dis-je, silencieusement dans mes pensées. Elle me rappelle moi, plus jeune, et penser à cela parvient à me faire sourire.

Mais, contrairement à la croyance populaire, Janie n'est pas une chouchou de prof; elle n'est que très douée et ne m'embête pas; notre complicité est exceptionelle. Sans plus tarder, nous commençâmes cet examen. Tout le monde écrit, griffonne, barbouille sa feuille. J'en profite pour corriger des copies de précédentes dictées; il est tellement facile de voir qui a étudié, qui est naturellement doué et qui se fout totalement de ses notes, malgré que beaucoup me jurent étudier tous les soirs. Après, je planifie ce que nous pourrions faire après la semaine de relâche, sans oublier ce que je pourrais bien faire de ma peau pendant ces cinq jours de congé; aller entre copines quelque part, oui, mais où? Perdue dans mes pensées, je n'avais à peine entendu la cloche que je me suis rendu compte que s'était la récréation quand plein de feuilles remplies de crayon de plomb se sont posées sur ma table.

La récréation se poursuivit de simples examens de mathématiques sur les multiplications que je leur ai laissé faire en équipe, à la demande de Jordan et aux yeux piteux des vingt-neuf autres élèves. Bruits de papiers et de chaises se font entendre, et malgré que j'en entend beaucoup parler de plans futurs de congé, je ne me sens pas chipie aujourd'hui; ils travaillent, donc ils peuvent bien dire ce qu'ils veulent. Cloche du dîner, élèves qui me donnent une pile décourageante de cahiers que j'emmène à la salle des profs que je suis contente; je peux enfin manger. Malgré les regards, je prends plaisir à dévorer ma salade qui, au contraire de ce qu'elles pensent; n'est pas la raison de mon poids si petit; j'ai toujours été bien mince. De plus, il y a quelques années, j'ai été me refaire faire les seins dû à un complexe; car quand on a pas de gras nulle part, on en a encore moins à la poitrine! Ce que j'appellais mes piqûres de moustiques sont maintenant de beaux seins ronds et durs, donc, peu importe ce que je porte, je semble provocante, mais cela m'est égal. Aujourd'hui, je suis vêtue d'une chemise qui estompe le plus possible mes courbes, des jeans très moulants ainsi que de jolis bottillons de cuir. Quelques dizaines de minutes plus tard, mes élèves reviennent. Je leur dis que, puisqu'ils ont été gentils tout l'avant midi et que nous sommes le dernier vendredi de congé, nous allons jouer dehors, mais, en fait, je n'ai qu'oublié chez moi l'exercice d'homophones!

Deux heures plus tard, les autobus jaunes arrivent en même temps que le son de la cloche se fait surgir; câlins et bisous des amis pour ensuite contempler les traces de main sur ma voiture et, d'un pas convaincant, enfin partir en congé. Encore des traces de doigts qui rayonne au soleil dû aux petits comiques qui ont voulu y faire des dessins...

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