S U P P R I M E

Il faut que je supprime tout... tout... mais merde. Ça me détruit. Mais... je... dois... supprimer! Des photos de tes messages, des photos où tu m'embrasses, qu'on niaise, qu'on dort, n'importe quoi. J'ai envie de pleurer. J'avais l'air tant heureuse sur les photos mais après je tombe sur des photos de moi, en sanglots, qui saigne. Encore. Faudrait pas. J'pu capable de regarder ça mais faut je supprime... faut j'enlève toute... pour de bon! Pourquoi... pourquoi!!!!!!! C'est la question à laquelle on me répondra jamais. J'ai de la misère à respirer, je pleure et je tremble. L'habitude, quoi! J'm'ennuie. J'aimerais avoir des problèmes graves comme ça ça justifiait mes agissements. Pourquoi fallait ça m'arrive? Je t'aimais tellement... Je m'ennuie de te faire des nescafés aux noisettes le matin en mettant autant de lait que de café et autant de sucre que de lait et café. De te réveiller et retourner de réveiller à chaque heure parce que tu allais te réveiller dans cinq minutes. Tes blagues. Me semble qu'un peu d'humour adoucirait mes mœurs. Quand on faisait des photos drôles ensemble pour rire des duckfaces à ma soeur. J'ai plein de photos des dernières fois qu'on s'est vues. Ça remonte presque à un an... eh merde! Une photo de toi qui me donne un bisou. Merde... Pourtant tu ne cessais de me répéter de ne pas m'inquiéter avec les autres filles!!! Pour une fois, t'as eu tord. Te souviens tu quand on s'occupait des chats et qu'on les prenait en photo? Qu'on avait découvert émoji et qu'on arrêtait pas d'en envoyer? Toi et lui quand vous étiez heureux... Respire Mélissa... Tu te collais tellement, avec la grosse doudou qu'on traînais partout on aurait presque pu laver le plancher! Mes larmes sont amer. Pourquoi ça peut pas finir ça? C'est pire qu'un poignard dans l'coeur. J'aurais préféré mourir que vivre tout ça, me semble. Ton humour et notre complicité faisait que je pouvais te dire tous les secrets du monde, mes plus précieux comme les plus précieux du voisin. Depuis, je n'ai pas eu d'amitié pareille. C'est différent avec tout le reste du monde. Nos jokes qui tournaient sur le cul mais plus humoristiques. Pourquoi c'est parti... Les larmes ruissellent sur mes joues comme les chutes du niagara. J'ai mal. Tu t'en souviens tu du nom qu'on donnait à nos mères et l’intonation avec lequel on le prononçait? Tsé on disait toujours de shaker nos bourrelets? J'm'ennuie de porter du linge autre que le mien. Des culottes et des bas qui m'appartenaient pas. Bonne nouvelle: une année sabbatique. Au moins j'ai le temps à me préparer mentalement à te voir. J'ai peur. Je ne veux pas. Ça a mal tourné la dernière fois. Bon j'arrête de me plaindre... foutues crises de paniques légères au moins si je serais plus folle j'serais pas capable d'écrire de la marde.