L'enfant (chapitre 11) - Les autres mois à oublier

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Les derniers mois ont été HORRIBLES! Je vomissais toujours, j’avais de la misère à dormir, et je n’avais faim que pour des grilled cheese. Mais je me dis que tout ceci vaut la peine. J’ai eu plein d’idées de noms pour filles, soit; Sunny, Mélissa, Sara, Claudia et Kellia. Je vais demander à Randolph ce qu’il en pense, mais je suis sûre qu’il va me dire des choses telles que « c’est bien ma chérie, c’est qui décide » ou bien « oui, ça me va! ». Pour le parrain et la marraine, moi et lui avons officiellement décidé Steve et Cynthia, et Emy va être une marraine ‘non-officielle’. En ce moment, j’écris ma page du journal :

 

Cher journal,

 

Je ne sais pas encore comment je vais appeler le bébé, mais j’ai pensé à Sunny, Mélissa, Sara, Claudia et Kellia. Kellia, c’est tout chou et original, mais j’hésite encore. Steve, Cynthia et Emy (en bonus) seront les parrain(s) et marraine(s), mais ce ne sera que Steve et Cynthia au baptême… ce qui veut dire qu’Emy ne le sera pas ‘officiellement’. Bon, il est tard maintenant, je vais aller (essayer de) dormir avec mon chouchou et ma cocotte. Je les aime tellement. Bon, eh bien, bonne nuit… de sommeil, du moins, j’espère.

 

Je serre mon journal dans mon tiroir, prenant soin de vérifier s’il est bien barré.

 

***

 

Je suis assise dans la cuisine. Je corrige des travaux, encore. J’ai de la misère à cause du bébé, mais Randolph font ceux qui ont un cahier-réponse, ce qui aide beaucoup. Je l’embrasse, reconnaissante ce tout ce qu’il fait pour moi. Quand je me sentirai mieux, je m’arrangerai pour lui rendre la pareille. Le mois dernier, je lui ai acheté un nouveau bâton de baseball car l’ancien avait été brisé par l’équipe adverse. Quand Randolph eût fini sa correction, il m’embrassa avant de partir à son entraînement. Je le salue, pour ensuite prendre mon téléphone et appeler Emy afin de passer le temps.

 

-Allo?

 

-Emy, salut, c’est moi, Selena.

 

-Ah, salut.

 

-Ça va?

 

-On va dire, toi.

 

-Supposons que ça va mieux…

 

Elle rit. Ce changement soudain d’air me fit un peu peur. Je rajoute, pour détendre l’atmosphère;

 

-J’ai été surprise, l’autre jour, quand tu as dit que tu trouvais que Randolph était beau.

 

-Quoi? C’est vrai! Randolph est beau!

 

Je ris.

 

-Oui, mais Steve avait l’air tellement jaloux!

 

-Ouais, je sais. Mais tu sais, c’est vrai qu’il est pas mal craquant! Il me donne quasiment envie de retourner à l’école, rajoute-t-elle en riant.

 

-Moi aussi…

 

-Quel âge a-t-il?

 

-Vingt-sept, comme toi!

 

-Sérieusement?

 

-Oui!

 

-Ça ne paraît pas!

 

-Surtout quand il s’habille en professeur d’éduc… ahhh!!!

 

-Ça doit, c’est vrai qu’il est sexy…

 

Elle en rajoute trop, là.

 

-Ouais…

 

-Mais Steve commence à avoir des problèmes dû à son obésité… je le mets à la diète forcée!

 

-Steve?

 

-Ouais. Au moindre inconvénient, comme une rupture, ça le déprime.

 

-Ah, c’est donc ma faute…

 

-Non, c’est lui, il s’attache trop aux gens… mais c’est aussi son père qui lui fait rencontrer toute sortes de filles que Steve n’aime pas vraiment.

 

-C’est triste.

 

-Oui. Quand il casse avec une fille, pas juste toi, il se drogue, boit beaucoup d’alcool et mange énormément. Ça me blesse de le voir comme ça. Mais maintenant, ce n’est plus juste quand il est en peine d’amour… il essaie juste de ne pas penser à ses problèmes d’argent. Il pense que la drogue et la boisson l’aident à oublier… parfois, je fais la même chose, lorsque je pense à mon infertilité.

 

-Je ne savais pas, mais… depuis quand Steve éprouve-t-il des problèmes d’argent?

 

-Ah… depuis que ce n’est pas sa maison, c’est en fait quelque chose que son père a acheté et qu’il lui loue. En ce moment, le Sexy Ladyy est en train de fermer; il ne reste pas beaucoup de danseuses, seulement Alexandra et une nouvelle, qui s’appelle Bertha.

 

-Ah, je vois…

 

-Ouais, et moi mon père ne va pas très bien ces temps-ci, alors j’essaie parfois de faire comme Steve et de tout oublier, moi aussi.

 

-Je suis désolée.

 

-Est-ce que ça te tente de venir chez moi? Ce serait plus agréable en face-à-face qu’au téléphone.

 

-Bien sûr, laisses-moi le temps de me préparer!

 

-Merci beaucoup, Selena.

 

-De rien, Emy, dis-je en raccrochant.

 

Je m’habille pour me rendre chez elle, où elle m’ouvre la porte, l’air piteux.

 

-Salut, dit-elle, triste et monotone.

 

Elle remet le liège dans sa bouteille de vin.

 

-T’en veux? me demande-t-elle en relevant sa bouteille dans les airs. Y’a d’autres bouteilles.

 

-Non, non, ça va, je ne bois pas d’alcool. De plus, je suis enceinte!

 

-D’accord… ah, oui, ok, oui… le bébé…

 

Nous allons nous installer à la table de cuisine.

 

-Où est Steve?

 

-Ah, parti au bar de son père.

 

-Quoi faire?

 

-Même chose que d’habitude; boire, fumer, boire… dit-elle en s’allumant une cigarette, ramenant son cendrier vers elle.

 

-Ça me fait de la peine de vous voir comme ça.

 

-Je sais, moi aussi, dit-elle en déposant la cendre d’un mouvement de doigt. Mais j’essaie de donner tout l’argent de mon mannequinat à Steve. Une photo dans un magazine, ça paie, mais pas quand t’es pu d’actualité à cause des nouvelles filles supposément meilleures que toi… ouais, PlayJoy a engagé une nouvelle! Mais on va vendre la Camaro de Steve, on n’a pas vraiment le choix. Jee-Pee semble intéressé. Il fait beaucoup d’argent, ces temps-ci. Il serait prêt à nous donner vingt mille dollars, car il sait toutes les modifications que Steve a fait faire dessus.

 

-D’accord…

 

-Merci de m’écouter, Selena. Tu es une vraie amie.

 

Elle me donne une caresse, se rassoit et reprend une puff, suivi d’une grosse gorgée de vin, le tout en soupirant.

 

-Tu sais, Emy, j’ai toujours pensé que tu vivais la grande vie, dis-je, étonnée.

 

-Ouais, moi aussi. Mais même là, je n’ai pas d’argent pour mon épicerie, et je songe à t’en demander…

 

-Je peux, à la condition que tu me promettes que tu ne t’achèteras pas de drogue!

 

-Non, promis!

 

-Je te donnerai ça en partant.

 

Steve entra, tout à coup. Je lui dis bonjour, ce qui nous répondit, aux deux. Emy, qui fumait encore, descendit les escaliers pour lui donner un bisou. Depuis mon arrivée, elle avait fumé plus de la moitié de son paquet. Elle doit être vraiment stressée! Steve me lance;

 

-Quoi de neuf?

 

-Pas grand-chose, dis-je, faisant semblant de ne pas être au courant de son histoire.

 

-J’aimerais bien que tu restes pour souper mais, à part la boisson, il ne me reste rien de bon. Ah, et Emy, en passant, VeroGirl ne travaille plus pour nous; pas les moyens de la payer.

 

-Ce n’est pas grave, dit-elle. Tu sais que je t’aimerai toujours, dit-elle en l’embrassant. Je le ferai, moi, le ménage, le ton d’une personne déçue, car elle savait qu’elle n’avait pas le choix.

 

Steve sorti à son tour son paquet de cigarettes pour en prendre une lui aussi. Me sentait coupable malgré moi ce qu’il leur arrivait, je les invitai à souper chez moi. Emy et Steve ont immédiatement accepté, acceptant également que je les embarque dans ma voiture, ce qu’il me vaut un remerciement sincère. Arrivés chez moi, Randolph préparait déjà le souper, soit du spaghetti.

 

-Randolph! J’ai invité Steve et Emy, j’espère que cela ne te dérange pas!

 

-Rien ne me dérange, me dit-il en venant m’embrasser.

 

-Merci, dit Emy, rougissant.

 

-Randy! dit Steve. Il faut tellement que je te parle!

 

-D’accord, dit ce dernier, incertain de la conversation que Steve voulait entretenir avec lui.

 

Une fois tout assis, Steve, commence;

 

-Hey, Randy! Comment ça va?

 

-Bien, toi, comment ça va? On dirait que tu n’as pas dormi depuis des lunes!

 

-C’est ça qui se passe, en fait. Mon père est en train de perdre trop d’argent à son du bar et il n’arrive plus à me payer la maison qu’il me fournissait! Je suis ruiné, tellement que je dois vendre ma Camaro! J’essaie d’oublier parfois, mais ça revient toujours me hanter. Tout ce que je veux, finit-il, c’est le bien d’Emy.

 

Tout à coup, son téléphone sonne. Il répond et après plusieurs « oui, oui » et « ok », son visage change complètement. Il raccroche, bouche-bée. Il dit, en commençant à pleurer :

 

-C’est fini! Je suis un sans-abri!

 

-Que ce passe-t-il? demande Emy en le carressant, dans le but de le rassurer.

 

-On a perdu la maison, on doit tout déménager avant mardi, dans quatre jours!

 

-C’est horrible! Moi et Randolph allons vous aider! Nous avons deux chambres d’invités, alors vous pouvez en prendre une!

 

-Ah, oui? demande Emy.

 

-Oui, répond Randolph. On ne va pas vous laisser tomber!

 

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