L'enfant (chapitre 6) - Papa, maman, ne m'arrachez pas la tête!

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Papa, maman, ne m’arrachez pas la tête!

 

Il est onze heures quarante-cinq du matin. Je suis toute habillée, maquillée et prête. J’ai fait le plat préféré de mes parents, de la lasagne… et pas n’importe quelle; celle de Cynthia, leur préférée! Ils vont arriver bientôt. Randolph est tout prêt et chic, comme moi. J’entends sonner à la porte; mes parents sont arrivés. Mon stress et mon angoisse augmentent. Je vais tout de même leur ouvrir la porte.

 

-Papa, maman!

 

On se fait la bise.

 

-Chérie! Comment ça va? Pierre, tasses-toi et dit bonjour à Selena et au jeune homme, dit ma mère.

 

-Bonjour, ajoute mon père, se retournant vers Randolph. Ne fais pas trop de bêtises avec ma fille, toi, lance-t-il, mi-blagueur, mi-sérieux.

 

-Non, certainement pas! dit-il en me regardant, angoissé.

 

-Allez, on va discuter le temps que le repas soit prêt. Ce ne sera pas long, dis-je pour détendre l’atmosphère.

 

Mes parents, en se dirigeant vers la cuisine, embarrassent Randolph de questions; ma mère lui demande s’il a son permis, mon père me demande s’il a ses papiers. Quels papiers? pensais-je.

 

-Oui, oui, monsieur et madame Connara, les rassure-t-il. Je vous assure que oui.

 

-Bon garçon, me chuchote ma mère à l’oreille en venant me rejoindre. De plus, il est mignon.

 

-Oui, dis-je, avec le sourire.

 

Soudainement, le four sonne, indiquant que la lasagne est prête. Ma mère est ravie (car elle ADORE la lasagne) et mon père aussi, mais ce dernier le démontre moins. Pendant qu’ils ont presque fini la moitié de leur assiette, je me lance :

 

-Papa, maman, déposez vos fourchettes s’il vous plaît.

 

-Mais c’est SI bon, rajoute mon père, la bouche pleine.

 

-Je sais, mais je dois vous annoncer quelque chose.

 

-Tu fumes? lance mon père. Ça ruine tes poumons, tu sais!

 

-Non! Arrêtez, je ne me fume, pas, c’est sérieux ce que je veux dire, mais ne vous fâchez pas!

 

-Non, je te le promets, dit ma mère.

 

Je haussai les sourcils, incertaine de la sincérité de sa réponse.

 

-Promis?

 

-Oui, on t’écoute ma fille, lance ma mère pour me réconforter tout en me tapant le dos.

 

-Je… je suis… je suis enceinte.

 

-QUOI!? s'écrie ma mère, bondissant de sa chaise. Tu es enceinte?

 

Mon père, sans mot, la bouche ouverte (encore pleine!) fit échapper sa fourchette, laissant de la sauce tomate éclabousser sur sa chemise.

 

-Oui, dis-je avec presque les larmes aux yeux.

 

-Toi! crie mon père en pointant Randolph.

 

-Ne le blâmez pas, c’est tout de ma faute!

 

-Je ne te croyais pas aussi irresponsable, lance ma mère. C’est la première fois que l’on voit ton petit ami et, déjà, tu nous annonces que tu es enceinte de lui!

 

-Non, je…

 

-Et depuis quand me le caches-tu, hein?

 

-Depuis… depuis hier.

 

-Et cela ne t’a pas tenté de m’appeler, peut être? Pierre, dis quelque chose! Notre fille se pogne n’importe qui, ils font des cochonneries et elle a un enfant? Tu es dans le trouble, ma chère! Tu ne t’en sortiras pas facilement car demain, je vais prendre rendez-vous avec le docteur Lidney et tu te feras avorter!

 

-Maman, non…

 

J’avais oublié que, malgré mon âge, j’avais toujours au moins dix ans de moins aux yeux de mes parents.

 

-Il n’y a pas de non, en ce moment tu as peut être toutes ces maladies horribles comme le sida et tout le reste qui est transmit sexuellement, mais tu n’y as probablement pas pensé, je me trompe?

 

Elle a raison sur ce point; je n’ai effectivement pas été me faire tester après mes relations intimes avec Randolph (ni Steve, d’ailleurs!) mais ça, je ne lui laisserai pas savoir.

 

-Oui, maman, je comprends. Mais Randolph et sa famille sont des gens bien, il n’y a pas de raison de t’inquiéter…

 

-Je ne m’énerve pas, je veux juste ta sécurité, ma fille! Tu es trop jeune! Vingt-quatre ans pour un enfant… c’est important pour ta mère, ces choses-là!

 

Voyant mes larmes, elle ajoute;

 

-Tu ne m’auras pas par les sentiments, car je vais tout de même appeler monsieur Lidney. C’est la chose responsable à faire!

 

-Je t’en supplie, non, dis-je en pleurant. Maman…

 

J’ai vingt-sept ans demain, inconcevable de penser que ma mère soit tellement en colère qu’elle en soit au point d’oublier mon âge… et je ne peux encore moins croire qu’elle veut que je me fasse avorter!

 

-Il n’y aura pas de ‘maman’, dit-elle, et je décide de mettre fin à cette discussion. Allez, du balai! Pierre, on s’en va, dit-elle en me fusillant du regard. Notre fille est tellement irresponsable et stupide!

 

Les syllabes du mot stupide et son intonation ont été assez puissants pour me briser le cœur en mille miettes; j’en pleurais. Je n’ai jamais vu mes parents comme ça! Randolph essayait de me consoler, sans succès. Il se sentait coupable, mais ce n’était vraiment pas tout de sa faute, il y avait moi aussi la dedans… et dire que mes parents ont traité Randolph de n’importe qui et, moi, d’imbécile! Ce n’est pas ma mère, ça…


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