Mylène - 2000 - 28 ans
La relation entre moi et Stéphane ne tient qu’à un fil, j’ai l’impression que c’est mon espoir qui tient la relation en place. Il n’a pas d’emploi, et me répète sans cesse qu’il n’est qu’ici pour le fait qu’habiter ici ne lui coûte rien; choses qu’il ne me disait pas au début. Je ne dis rien, car j’ai peur des représailles physiques; l’autre jour, ma maquilleuse a dû mettre les bouchés doubles pour camoufler mon œil enflé.
- Qu’est-il arrivé?
- Une porte ouverte au mauvais moment, mentis-je.
Elle était sceptique, je le voyais dans son visage. Elle tentait de corriger le bleu avec du maquillage jaune et mettait beaucoup d’autres produits sur les yeux et les lèvres pour capter l’attention. Je sais que, dans les films pour adulte, ce n’est pas le maquillage que les hommes remarquent en premier, mais…
- Girl, tu sais que personne ne crois pas ça...
- Tu es maquilleuse, ou psychologue?
***
- Madame Newton.
J’arrivai dans la petite pièce. Après avoir payé la réceptionniste, j’étais assise dans la salle d’attente, honteuse. L’avortement, étais-ce un meurtre? Je l’ignore, mais je ne voulais pas mettre fin à ma carrière, ni que mon enfant subisse la violence que me faisait vivre Stéphane. Il peut me frapper moi, mais jamais je ne voudrais qu’il touche à un petit être qui n’a rien demandé. J’écartai mes jambes mais, contrairement à d’habitude, je ne sentais pas cette aise et facilité. Stéphane ne savait pas que j’étais enceinte, et jamais il ne le saura, non plus. Sur le chemin du retour, en voiture, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. J'espère retrouver un jour la capacité à avoir un enfant, avec la bonne personne. Malheureusement, je doute que ce ne soit Stéphane...
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