La lecture

La douleur est exorbitante. Une honte m'a toujours habitée, et chaque fois que je lis des livres, j'ai l'impression qui relatent la vie dont je regrette tant. Qu'ils racontent les secrets dont je n'ai jamais osé dire ainsi que les mensonges que je me force à croire. La douleur, elle est vraie. Mais comment la décrire si je ne dois pas la dire? J'ai mal, très mal. Mais ça, on dirait que ce n'est permis à dire qu'à mon blogue ainsi qu'aux psychologues.

Pourtant, la journée s'est bien déroulée... meilleur ami, iPhone, vêtements, cadeaux, câlins, humour, jasettes confidentielles... je l'aime bien, Max. Dans l'fond, y a été le baume de ma journée. Mais s'toujours à l'heure du coucher qu'la réalité m'frappe en pleine face pis qu'j'ai envie d'en crever - parce que là, après, j'pourrais vous le jurer, ça ferait moins mal.

Dans l'fond, ça doit être pour ça que j'les déteste, les christ de livres. Parce qu'ils relatent qui je suis. Ils relatent ce que je fais, comment je pense, mais surtout mes erreurs et ma personne. Je les lis car je me lis et c'est horrible.

"Ça va, chérie?" qu'il vient alors de me demander.

Oué oué, que je lui ai dit alors que je sais bien que, peu importe quand il me poserait la question, ce serait non. J'attends des textos dont je connais d'avance la réponse, j'attends qu'on me refuse, j'attends qu'on m'insulte, je le sais. S'pas pour moi que la technologie a été inventée... C'est dans mon monde plein de souffrances que j'me d'mande si les écrivains ont pas vécu la même chose. Si y écrivent pas parce que dans l'fond, y mal eux aussi. Y ont, comme moi, essayé toutes les marques de plaster pis d'polysporin possible su'l marché. Dans l'fond, même si j'pas capable de coordonner mes verbes pis que j'sais pas la différence entre un complément direct et indirect, j'aimerais ça, moi aussi, partager en mot et en lettres ma souffrance.

Parce que moi aussi, un jour, j'en ai fait des conneries. J'ai aussi, moi, pensé que j'étais spéciale pour après me sentir comme le pire des jouets. On a abusé de ma confiance et de mon innocence, alors pourquoi pas? On m'a trahie, et j'ai gardé pendant trop longtemps une rage indescriptible que je laisse chuchoter sous le nom de crises. Quelqu'un qui a de la difficulté avec ses participes passés ne mérite-t-il pas sa chance, également?

J'espère qu'un jour, mon médicament sera de vivre en écrivant les douleurs des autres... et de moi, l'autre des autres.

Commentaires

  1. J'avais bien vu que quelque chose n'allait pas, mais je me suis dit que te laissé écrire ca serait mieux pour te permettre de te laisser aller mieux. J'ai lu une partie du livre que tu lisais et oui ca m'a fait pensé un peu à toi, alors je comprend un peu comment tu as dû te sentir en le lisant. Je t'aime xx

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