Les maisons de retraités

J'ai de la peine. Sérieusement. La mère à mon chum voulait aller voir sa mère à elle (donc la grand-mère) et je n'avais jamais vu cela. Les infirmiers sont de bonnes personnes... mais j'ai l'impression que les vieux sont là seulement pour le fait de rester en vie, pour qu'ils soient là pour leur famille - pour ne pas qu'ils aillent le deuil de les voir mourir - mais je trouve cela pire de les voir souffrir de la sorte.

Mon coeur se crispe. Ça crie, ça pleure. Sans cesse. Elle parle et c'est à n'y rien comprendre - heureusement que ma belle-mère est là. Elle baragouine ses mots, ses enfants tente de savoir ce qu'il se passe - si on me le demande, ça ne semble qu'à des gémissements - mais les larmes qu'elle verse semblent si sincères - elles me donnent envie d'en verser également. Elle a de la difficulté à manger, à parler, Sylvie dit qu'elle fait de l'anxiété - ça paraît.

Elle me fixa pendant un long moment de ses yeux vitreux des larmes précédemment versées. "Viens, j'ai besoin d'aide", qu'elle m'a dit. Ensuite, elle fit un dilemme sur le fait qu'elle n'avait pas déjeuné - à 17h09, alors qu'on allait souper.

Elle est sur sa chaise roulante, avec un cabaret, attachée de tous les sens. 94 ans. C'est une vie, ça? J'y crois pas. Ma belle-mère, par contre, est super gentille: elle lui frise les cheveux, les peigne, lui parle, lui achète du chocolat... elle tente son possible pour lui faire plaisir. 

Elle ne cesse de gémir, de dire qu'elle a mal. J'ai mal pour elle... j'ai hâte de partir, c'est déprimant. Ça me fait mal au coeur. La femme qui a une "patch" de l'oeil, l'homme sans jambes... j'espère ne jamais me rendre là. Mais plus encore, j'espère qu'un jour, quand je serai vieille, on viendra me visiter - car ils ne semblent pas l'être. Bref, s't'ais juste un chialage sur ma soirée - ah pis les frites étaient bof!